À la sortie de la deuxième guerre mondiale, il y a eu les « 30 Glorieuses ». On fit appel à la main-d’œuvre étrangère (portugaise, italienne, espagnole, polonaise,
ensuite algérienne, maghrébine) pour reconstruire la France et occuper les emplois s’en qualification dans les chantiers et dans l’industrie. Les ouvriers vivaient principalement dans les
bidonvilles. Dans les années 70, avec l’évolution des familles et le regroupement familial, la proposition immobilière n’était plus viable pour ces familles avec enfants. Il fallait mettre un
terme à ses bidonvilles, de grands ensembles furent construis. Il fallait bâtir en nombre et rapidement pour loger cette population. Aujourd’hui, les besoins d’une époque pour loger cette
population dans de grands ensembles ne sont plus en adéquation avec l’évolution des quartiers et de la société. Les grands-ensembles sont rasés pour laisser place à de petits immeubles. Plusieurs
générations sont nées et ont vécus dans ces ensembles comme dans la «Tour Versailles», avec laquelle, elles ont construit un lien affectif. Les parents ont fait grandir leurs familles dans ces
lieux, les enfants ont grandi à l’ombre des tours et de cette vision du quartier élaborant ainsi une des bases qui participent à leur identité. Dans l’album de famille, « Versailles » est un
membre familier qui participe à la construction de l’appartenance à un quartier, à une société et à un pays. J’ai photographié l’intérieur des 181 appartements quand ils étaient inoccupés et
juste avant la destruction de la tour.