Sur la côte sauvage des Landes, perdu entre dunes et pinède, face à l’Atlantique, le site de l’Institut Hélio-Marin de Labenne construit en 1930. Cet ancien centre de soins situé à proximité de l’océan “de façon à faire bénéficier à ses malades des bienfaits du soleil et de l’air marin” vit ses derniers instants. Aujourd’hui à l’abandon, il sera bientôt détruit avant que l’océan ne vienne le submerger. D’ici 2040, l’érosion côtière, phénomène implacable qui grignote inexorablement le littoral aquitain, aura rattrapé ce vestige du passé.
Le Conservatoire du Littoral a racheté en 2021 le site pour 1,7 million d’euros avec des subventions de l’État et des collectivités.
Avant que le béton ne cède sous les vagues, un travail de mémoire a été réalisé pour figer dans le temps ce site emblématique, témoin silencieux d’une époque révolue. Aujourd’hui méconnaissable, il a été livré au vandalisme depuis qu’il n’est plus surveillé. Des personnes s’y sont introduites, éventrant murs et plafonds pour en extraire le cuivre des câbles électriques et des tuyaux d’eau. Ce qui subsiste du centre porte les stigmates de ces actes : des couloirs éventrés, des plafonds qui se retrouvent au sol, une atmosphère de déclin ou la nature reprend lentement ses droits. Ce projet photographique ne se limite pas à documenter une ruine : il questionne notre rapport au littoral, à la mémoire et aux forces naturelles qui redessinent inexorablement notre environnement.
Un site en sursis, où la beauté du déclin se mêle à l’urgence de la préservation.